Relation d'aide et amour de soi

Comment un travail sur soi peut-il aider à développer un plus grand amour de soi ?

Et d’abord, c’est quoi l’amour de soi ?...

Pour répondre à ces questions, permettez-moi de vous raconter ce que j’ai pu constater, au fil des entretiens, depuis que je pratique la relation d’aide.

Parfois, les personnes que je reçois en cabinet me font part de leur mal-être. Certaines ressentent une grande tristesse. D’autres sont en proie à une grande colère inexpliquée.

Elles ne comprennent pas pourquoi elles se sentent fragiles sur le plan émotionnel, sans raison apparente.

Au bout de quelques échanges, bon nombre d’entre elles vont évoquer une déception ou une frustration. Un événement qui les empêchent de porter un regard positif sur elles-mêmes.

Cela peut prendre la forme d’un projet de vie échafaudé de nombreuses années auparavant. « Un rêve d’adolescence » se dépêchent-elles de justifier, sous-entendant que ça n’était pas raisonnable.

Dans ce cas, ces personnes vont prendre conscience d’une certaine dérive par rapport à leur projet de vie. Au cours des années, un décalage s’est produit entre la vie qu’elles désiraient… et celle qu’elles vivent au quotidien.

L’épanouissement n’est pas au rendez-vous.

Elles ne sont pas malheureuses. Mais, en termes d’image de soi et d’estime de soi, cette situation n’est pas satisfaisante.

Être soi face aux injonctions

Il s’agit là d’un schéma de fonctionnement bien plus courant qu’on ne le croit, hélas.

Pourquoi se couper ainsi de ses rêves et de ses envies, me direz-vous ?...

Souvent parce que nos rêves se sentent bien à l’étroit dans le quotidien. Surtout quand celui-ci répond à des règles précises et des injonctions qui peuvent, à la longue, devenir étouffantes.

Nous ne vivons pas seuls sur une ile déserte. Nous sommes des êtres de communication et le relationnel occupe une place privilégiée dans nos vies.

Notre entourage, qu’il soit familial, amical, professionnel ou social est d’une importance capitale pour notre équilibre affectif et émotionnel.

Mais cet entourage a des attentes, voire des exigences.

Et si nous n’y répondons pas, nous risquons d’être rejeté.

Se sentir exclu, sans considération positive, n’est-ce pas là l’une de nos plus grandes peurs ?

C’est prendre le risque de ne plus être aimé, tout simplement. Mais qui peut vivre sans amour ?

Et c’est là qu’est le piège.

Certaines personnes, face à des injonctions plus ou moins explicites, font le choix de se conformer aux attentes sociales et même affectives de leur environnement.

Pour être aimées.

Mais pour obtenir cet amour des autres, elles font parfois le deuil de leurs désirs profonds. Elles se coupent d’elles-mêmes.

Ce que je vous décris là est un processus tout à fait inconscient.

Mais il n’en est pas moins réel.

Et son impact sur la confiance en soi, l’affirmation de soi et la réalisation de soi est colossal.

La connaissance de soi

À trop vouloir être aimé des autres, on oublie de s’aimer soi-même.

Certains en arrivent même parfois à ne plus savoir ce qu’ils veulent ou ce qu’ils affectionnent.

Ni même qui ils sont vraiment.

Dans leur quotidien, cela peut se traduire par :

▸ des crises d’angoisse soudaines et imprévisibles ;

▸ des émotions intenses et envahissantes ;

▸ des peurs paralysantes ;

Et bien d’autres types de symptômes désagréables.

Ces personnes sont en souffrance car elles se sont éloignées de leur être profond. Elles ont perdu le fil qui les reliait à elles-mêmes.

À travers les effets sur le corps, c’est bien de la santé mentale qu’il est question. Et pour se diriger vers un mieux-être, une meilleure connaissance de soi est incontournable.

Mais ça veut dire quoi exactement ?...

Il s’agit de faire un travail sur soi afin de :

▸ Reconnaître ce qui nous convient et ce dont on ne veut plus,

▸ Apprendre à dire non aux attentes que l’on considère trop exigeantes,

▸ Identifier et dépasser les blessures de l’enfance avec lesquelles on se construit,

▸ Lâcher prise et ne plus nourrir ni rancœur ni colère

Pour avoir confiance en soi, développer une communication authentique et des rapports humains harmonieux, il est nécessaire d’avoir une bonne connaissance de soi.

Et la relation d’aide facilite grandement le cheminement vers soi.

La relation d'aide, c'est quoi ?

C’est Carl Rogers qui a défini ce principe, basé sur la psychologie humaniste.

Il s’agit d’une aide psychologique au cœur de laquelle se trouve la qualité de la relation. C’est elle qui fait l’aide.

Dans le cadre d’une psychothérapie, l’aidant (le thérapeute) va écouter la personne accompagnée dans son unicité.

Bien davantage qu’une technique, c’est une philosophie humaniste basée sur la tendance naturelle de tout être humain à se réaliser en tant que personne.

Carl Rogers l’a nommée l’Approche Centrée sur la Personne (ACP)

« La nature fondamentale de l’homme est une chose qu’il ne faut pas craindre mais libérer en la laissant s’exprimer de façon responsable. » Carl Rogers

Les accompagnements que je propose sont basés sur l’ACP et le Focusing. Deux approches thérapeutiques humanistes complémentaires.

Revenez lire mon article sur le Focusing (quand il sera écrit 😉) pour mieux comprendre le lien que je fais entre relation d’aide et amour de soi.